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Innovations

Anne-Marie Riedinger, obtient en 1982 son diplôme d’illustratrice médicale (MA), poursuit ses études à l’Université d’Illinois à Chicago, et introduit les épithèses en silicones souples et confortables en France en 1985. D’un grand réalisme par la minutieuse intégration de toutes les teintes avant cuisson elles offrent aussi la possibilité d’être collées directement sur la peau et de suivre les mimiques du visage. Elles succèdent ainsi aux épithèses en résines dures et inconfortables peintes en surface encore fabriquées à l’époque ou celles en latex fixées sur des montures.


Première révolution: les implants osseux

 

Sa rencontre avec l’équipe du Professeur P-I Brånemark inventeur des implants en titane, est déterminante. Il a rapidement étendu l’application des ancrages osseux aux épithèses faciales. La fixation osseuse combinée à la souplesse des silicones a créé une véritable révolution en anaplastologie. Plus de colle ni de montures, les épithèses sont dorénavant fixées de façon sûre via des implants sur une barre en or avec des cavaliers et plus récemment via des aimants.

A-M Riedinger & le Professeur P-I Brånemark

A-M Riedinger & le Professeur P-I Brånemark

 

Anne-Marie Riedinger réalise ainsi les premières épithèses à ancrages osseux en France dès 1986 pour l’Hôpital Necker Enfants-Malades à Paris en collaboration avec le Dr Hamann et le Prof. Manach.

De plus, le prof. P-I Brânemark est également l’inventeur de la BAHA, aide auditive par conduction osseuse qui est souvent associée à une épithèse auriculaire pour nos patients.

Photos 1 et 2 : l’aide auditive se positionne à l’arrière des fixtures de l’épithèse de pavillon.
Photo 3 : Après mise en place de l’épithèse sur les contre-parties des aimants

 
 

Ainsi les implants combinés aux silicones souples permettent une fixation sûre, et le traitement de nombreux patients et de cas plus complexes.

Notre collaboration chirurgicale s’est poursuivie en vue de constamment améliorer le maintien des épithèses, de traiter les berges des cavités, d’améliorer la facilité de mise en place même pour des enfants et des personnes à dextérité restreinte et la simplicité des soins d’hygiène. Les chirurgiens n’hésitent pas à poser des implants sur des patients ayant subi une radiothérapie, et ainsi la limite de nos indications a été constamment repoussée. De plus, nos épithèses sont amovibles, permettent de protéger une cavité ouverte, et de surveiller le site et restent parfois la seule réponse possible de reconstruction.  

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Seconde révolution: l’ avènement de la 3D

Dès les années 2000, les technologies de pointe ont révolutionné le monde avec les outils 3D. Les scanners surfaciques et les imprimantes 3D ont commencé à se faire une place sur le marché. Cependant, c’est alors une technologie très coûteuse réservée à certaines institutions.

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Ainsi, dans notre Centre et jusque dans les années 2000, l’impression du visage est encore contraignante pour nos patients, surtout pour des cavités ouvertes. De plus, pour harmoniser l’épithèse orbitaire dans le visage, une empreinte large est nécessaire et se fait alors les yeux fermés. Le modelage exige de toutes façons une grande technicité, et des qualités artistiques avérées.

Mais dès 2010, les imprimantes 3D et les scanners surfaciques sont devenus progressivement abordables. C’est alors que le Centre d’Épithèses Faciales collabore à des projets de recherches, et grâce à une aide de la Région et de la BPI, intègre la 3D dès 2013 pour certaines étapes de réalisations. Les empreintes complexes se font sans toucher le patient qui gardent les yeux ouverts, et ainsi les limites du possible sont repoussées toujours plus loin.


 Ainsi nous utilisons un scanner surfacique (1) et imprimons les visages de nos patients avec une imprimante 3D. Certaines épithèses sont conçues virtuellement grâce à un logiciel 3D, ce qui permet de faire une copie en image miroir de l’oreille ou de la région de l’oeil (2). Ensuite nous imprimons le visage ainsi que l’oreille ou l’oeil (3) sur nos imprimantes 3D. Une copie en cire de la maquette de l’épithèse est alors positionnée avant de faire les ajustements sur le patient.

Les étapes de réalisations restent néanmoins traditionnelles pour la fabrication du moule et l’application des teintes de silicones dans le moule. Ces étapes capitales sont réalisées dans notre Centre grâce à notre expertise artistique et technique.

Par ailleurs, nous réalisons si nécessaire, des guides chirurgicaux pour optimiser le positionnement des fixtures pour la collaboration chirurgicale.  


En conclusion, le Centre d’Épithèses Faciales a développé 35 années de savoir-faire avec des épithésistes talentueux a mis en place des protocoles uniques pour la coloration sur mesure de nos silicones et pour leur combinaison optimale en fonction des propriétés recherchées propres à chaque patient. De plus, nous avons progressivement amélioré les moyens de fixations grâce à notre expérience de 35 années de collaboration chirurgicale et optimisé la simplicité de mise en place et de soins d’hygiène.