Épithèse orbitaire gauche, rétention via des aimants.
« Je suis photographe et un jour une cliente m’a alerté que j’avais quelque chose à l’œil, mais je n’avais rien remarqué. J’ai consulté et après un scanner, il s’est avéré que c’était sérieux. Le Pr George du Service d’Ophtalmologie de Nancy m’a annoncé que c’était un carcinome adénoide cystique de la glande lacrymale gauche. Une opération était nécessaire, l’œil était mort, on n’avait pas le choix. Tout est allé si vite que je n’ai pas eu le temps de réaliser ce qui m’arrivait, et je n’avais toujours pas mal.
J’ai été opéré en juillet 2010. Une fois sorti de l’hôpital, rien de plus agaçant que d’être dévisagé et interrogé à cause du pansement. Celui-ci me classait dans la catégorie des malades, et les questionnements des clients ont été très lourds et récurrents.
Après une cure de radiothérapie jusqu’en novembre, j’ai été adressé chez l’épithésiste Mme Riedinger, qui m’a expliqué toutes les étapes de reconstruction par épithèse. J’ai dû attendre encore une année avant cicatrisation complète et la mise en place des implants par le Dr Patrick Hémar, du Service de chirurgie ORL au CHU à Strasbourg.
L’épithèse a tout de suite changé la réaction des gens. Je suis revenu dans la catégorie des personnes normales. On s’habitue, et parfois mes petits-enfants, qui n’ont jamais eu de problème avec mon épithèse, me rappellent que j’ai oublié de mettre mon œil !
On revit, le moral est de retour, je vis aussi normalement qu’avant, je vais dans les thermes, je marche beaucoup. Par contre je conduis moins, surtout la nuit. Sinon, je me suis habitué assez rapidement à la vision d’un seul œil, mais il m’arrive encore de verser parfois à côté du verre, mais en tenant le verre d’une main, ça arrive moins. »