Épithèse orbitaire élargie droite, rétention via des aimants
« Je pense que chacun a une image de soi-même ! Cuisinier de métier, ma vie a basculé en 1998 à l’âge de 45 ans. Un matin en me rendant à mon travail, j’avais des troubles de la vision. Après des consultations auprès de spécialistes, le diagnostique tombe comme un couperet : j’avais un cancer, il fallait opérer au plus vite… L’opération a duré 12 heures. C’est seulement le lendemain que je me suis vu dans un miroir à quoi je ressemblais, je n’avais plus de cheveux, je n’avais qu’un seul œil et un gros pansement à la place de l’autre. Je ne me reconnaissais plus.
Vous partez avec une image que vous voyez mais ce que le miroir vous reflète, ce n’est plus pareil. On vous coupe la moitié de ce que vous êtes. Au début, quand on apprend qu’on est malade, on n’a plus beaucoup d’espoir, on est au plus bas et puis après petit à petit, il y a des gens qui vous aident comme le Dr Hémar qui m’a sauvé la vie en m’enlevant la tumeur puis parlé de la reconstruction par épithèse sur aimants, ou Madame Riedinger qui m’a redonné mon visage grâce à l’épithèse. Vous réapprenez à vivre avec votre handicap. On retrouve une identité, on se retrouve.
La maladie et ses conséquences sur mon visage ont marqué ma famille, il y avait une partie de deuil qu’il fallait faire. Pour les jeunes enfants, ce n’est pas un problème. Mon petit-fils, Antoine, alors à l’école maternelle, dessinait tous les bonhommes avec un seul oeil. Il était fier de raconter à tous ses copains que son papi avait un œil bionique !
Aujourd’hui grâce à l’épithèse qui fait partie de moi, c’est à nouveau mon visage que je vois ! Je pense qu’il y a de nombreuses personnes qui sont dans mon cas, qui ont été amputées d’une oreille, d’un œil, ou d’un nez et je voudrais leur montrer qu’il y a une possibilité de se reconstruire entièrement avec une épithèse ! »