Épithèse auriculaire droite, rétention sur barre en or et cavaliers
« Jean-David, épithèse auriculaire de pavillon gauche, rétention via deux aimants télescopiques sur deux fixtures osseuses.
Je suis né avec une malformation et une surdité de l’oreille gauche. Dès l’âge de 7 ans, j’ai eu de nombreuses opérations pour reconstruire le pavillon avec des greffes de cartilage costal et de peau. Au final, la fonte puis le rejet du cartilage m’ont laissé beaucoup de souffrances et de cicatrices.
Puis tout était à refaire mais une alternative m’a été proposée par le professeur Conraux: la reconstruction par épithèse sur des fixtures osseuses, solution que j’ai choisie à l’âge de 12 ans en 1993.
Après les opérations de mise en place des implants par les Dr Kennel et Dr Hémar au CHU de Strasbourg, j’ai eu ma première épithèse en 1994. Elle était fixée par des cavaliers sur une barre en or. Je me suis toujours porté volontaire pour toutes les innovations que Madame Riedinger voulait tester, notamment pour la fabrication d’une épithèse en silicone sculptée directement sur moi. C’était pour la présentation à un congrès mais au final trop contraignant.
Au fil des ans, je suis passé à des silicones de plus en plus souples et à la fixation par aimants qui ont amélioré le confort, la qualité des silicones et le maintien.
Aujourd’hui j’ai 40 ans, je travaille et je mène une vie normale. Je vais à la piscine, je fais de la moto, de l’escalade, j’ai joué au basket, au rugby, je ne me suis jamais restreint à aucune activité sportive ou de tous les jours. L’épithèse très souple ne se décroche pas en portant un casque, ni si mes neveux chahutent avec moi. C’est plus naturel et la sensation très souple est plus agréable et elle s’écrase et suit tous les mouvements même si je suis couché dessus. La sensation est d’avoir la même fonctionnalité que l’oreille naturelle ce que j’apprécie beaucoup.
Il y a beaucoup de personnes dans mon entourage qui ne savent pas que je porte une épithèse, parce qu’elle ne se remarque pas, alors je n’en parle pas. Mais je suis toujours volontaire pour parler de moi à des personnes confrontées à un problème de pavillon d’oreille, alors parfois le chirurgien m’appelle et je viens montrer mon épithèse. »