Épithèses auriculaires bilatérales, rétention par aimants et BAHA à gauche
« Je suis née avec le syndrome de Franceschetti (maladie génétique) qui se traduit pour moi par des malformations : fente palatine, oreilles absentes et sans conduit auditif visible, mandibule inférieure non développée complètement.
À 6 mois j’ai porté un serre-tête avec des appareils auditifs parce que je suis malentendante. Pendant mon enfance, je me suis sentie rejetée par mes camarades d’école ainsi que par une partie de ma famille. Mon père est décédé quand j’avais 8 ans et dès lors, ma mère n’arrivait plus à assumer ma maladie. J’ai rejoint un centre d’éducation pour enfants déficients auditifs de 8 à 16 ans où j’ai appris à lire sur les lèvres avec le langage des signes pour pouvoir parler.
En 2010 (j’avais 25 ans) on m’a reconstruit avec succès la mandibule avec greffe du menton, ce qui m’a permis de mieux respirer aussi.
Ce n’est qu’en 2015 qu’on m’a informée que l’on pouvait faire de moi une personne que je qualifierais de normale physiquement, grâce à des épithèses auriculaires. Les implants ont été posés à Besançon en même temps que l’implant de l’appareil auditif à conduction osseuse (BAHA) en juillet par l’équipe du Prof. Tavernier, puis 4 mois plus tard et trois visites chez Anne-Marie Riedinger en 2015, j’avais enfin des oreilles. Depuis, je ne crains plus le regard des autres, je mets des boucles d’oreilles, je me sens beaucoup plus féminine. En parallèle, la BAHA a considérablement amélioré mon audition. Je suis une maman de 3 enfants qui ont été épargnés par cette maladie, mariée et heureuse de tout ce qui a été accompli pour me rendre la vie plus belle. Pour cela, je remercie de tout mon cœur les chirurgiens et surtout l’épithésiste. »